10 avril 2009

RAISON OU PASSION, partie 1

Raison ou Passion.


Il pleuvait sur le terrain de baseball de la ville de Nema, pourtant les joueurs ne semblaient même pas l’avoir remarqué.
Julien, un jeune homme de tout juste 28 ans, brun aux yeux onyx et à la peau mate s’avança.
Le public retint son souffle.
L’équipe adverse menait de seulement un point et avec un joueur en 1 ère base et deux outs, il était leur dernier espoir, surtout que François n’était pas un très bon coureur.
1 er lancer, Strike.
2ème lancer, Ball. Le lanceur semblait, lui aussi, sous pression.
3ème lancer, une balle rapide en plein centre. Julien sourit et frappa.
Homerun.
4-3 pour l’équipe des Moonblack, ils avaient gagné et avait réussi à conserver leur titre de champions nationaux ! Sous une ovation du public, tous les joueurs de l’équipe se ruèrent sur Julien.

« Hé ! Julien ! Où tu vas comme ça ? On va fêter notre victoire au bar de Paul, il nous invite. »
« Désolé, coach, mais je vais fêter ça en famille cette fois. »
« Oh ! Eh bien amuse-toi bien. Après-tout, on te doit bien ça, petit génie. »
« C’était un coup de chance, coach, la balle lui a glissé des doigts à cause de la pluie. »
« Toujours aussi modeste, tu crois que tu l’as eu comment ton titre de meilleur batteur ? »

Julien lui sourit et s’en alla, son sac sur l’épaule, saluant ses co-équipiers sur le chemin. Devant la porte du stade se trouvait sa femme, Jessica, une jeune femme de 26 ans, rousse aux yeux aussi noirs que son mari, ses enfants, deux petites filles de 5 et 10 ans et ses amis Myriam et Thomas, le frère de Jessica, âgés respectivement de 32 ans et 31 ans.
Ils étaient tous là, discutant du match. A peine avait-il fait un pas vers eux que Mia, sa petite fille de 5 ans, lui sauta dans les bras. Il la réceptionna et rejoignit le groupe.
« Tu as été vraiment fantastique sur ce coup-là, vieux ! » lui dit Thomas, son meilleur ami, en lui donnant une tape amicale sur le dos.
« C’était un coup de chance, tu sais ! »
Myriam, la femme de Thomas depuis peu, rit et l’embrassa sur la joue, le félicitant.
« Et toi, tu ne dis rien ma chérie ? » dit-il en se tournant vers sa femme qui tenait la main de Lucie, sa fille de 10 ans.
Jessica lui sourit et l’embrassa sur les lèvres, Lucie grimaçant à cette vue.
« Je suis fière de toi. » lui murmura-t-elle, alors qu’elle s’écartait.
« Bon, alors on y va ? Le match a duré plus longtemps que prévu et ma mère risque de faire une crise si tes filles ne mangent pas à l’heure. » dit thomas.
« Oui et d’ailleurs, mon cousin va se joindre à nous. » ajouta Myriam.
« Ton cousin ? » demanda Julien.
« Oui, il est arrivé il y a 2 mois en France, et il va rester un peu avec nous, Maria veut l’héberger parce que les hôtels, ce n’est pas super avec un enfant aussi jeune. »
« D’ailleurs je trouve ça vraiment très gentil de la part de maman de faire ça. » dit Jessica en installant Mia sur le siège-enfants.
« Maman a toujours été comme ça. » dit Thomas avec une grimace.
Myriam soupira et ils se dirigèrent vers leur voiture après un « à tout à l’heure ! » de la jeune femme. Julien entra dans la voiture et démarra après avoir vérifié que Lucie s’était bien attachée.
« Tu sais, je suis vraiment contente que tu ne passes pas la soirée avec tes co-équipiers. »
« Maria, m’aurait tué si j’avais loupé le repas en famille du mois ! »
Jessica sourit.
« C’est vrai, mais ça me fait quant même plaisir de pouvoir passer la soirée avec toi. »
Julien soupira.
« Tu veux me faire culpabiliser, c’est ça ? »
« Pas vraiment, c’est juste que tu as l’air d’oublier que tu as une famille parfois. »
« Jess, je t’ai déjà dit qu’en période de tournois je ne peux pas faire autrement ! »
« Je sais, je sais. »
« Ne t’en fait pas, j’ai trois mois tranquilles maintenant, je vais pouvoir m’occuper de vous. »
Jessica ne répondit rien et le reste du trajet se fit sur un fond de morceau de jazz que la radio persistait à passer en boucle.
Ils arrivèrent 10 min plus tard devant la maison des parents de Jessica. La ville de Nema était une ville assez riche et il n’était pas rare de voir plusieurs pavillons côtes-à-côtes se ressemblant quasiment tous.
Et la maison devant laquelle ils étaient n’échappait pas à la règle : blanche, sur 2 étages avec un jardin à l’arrière. Elle contenait 4 chambres, toutes de tailles moyennes, et le couple Myriam et Thomas qui avait acheté une maison en pleine construction y vivait sans problèmes avec les parents de Thomas et Jessica. Et connaissant la nature très protectrice de la maitresse de maison, Maria, il était évident que cela lui faisait plus plaisir qu’autre chose.
Thomas et sa femme étaient déjà arrivés quand ils entrèrent dans la maison et une bonne odeur de poulet et de pommes de terre planait dans la salle à manger où le couvert était déjà mis.
Après des embrassades et des félicitations pour le moins exagérées de la part des propriétaires de la maison, Maria installa sans plus attendre Lucie et Mia qui, selon elle, devaient êtres « mortes de faim ! ».
Myriam qui était montée, peu après leur arrivée, au deuxième étage, redescendit alors, suivit d’un jeune homme brun aux mèches blondes.
« Julien, je te présente Shin, mon cousin. Shin voici Julien, un très bon ami. »
Julien lui serra la main, détaillant sans le vouloir, l’homme en face de lui. Il était un tout petit peu plus petit que lui, il avait des cheveux bruns mi-longs, parsemés de mèches blondes, une peau pâle et très douce, un visage aux traits asiatiques et des yeux couleur noisette étonnants, sans oublier son corps très…très…mmmh.
« Bonsoir. » dit Shin, un sourire amusé aux lèvres.
Julien rougit, se rendant compte qu’il n’avait pas été très discret, et toussota pour reprendre contenance.
« Hum. Bonsoir. »

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