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Secret
« Promis tu ne le diras à personne ? »
Son visage est pétrifié, les yeux honteux. La voix encore tremblotante de ce qu’il vient de m’avouer. Que dois-je lui répondre ? Lui donner un conseil ? Ce n’est pas mon genre.
« Toute révélation d’un secret est la faute de celui qui l’a confié. » Dis-je en buvant ma canette de bière.
Pourquoi a-t-il dû se confier à moi ? N’y a-t-il pas une personne mieux adaptée à la situation ?
Je le regarde : « Pourquoi, moi ? ».
Il relève sa tête encore confuse, ses doigts jouent avec le rebord de son verre presque vide.
« Il ne faut confier son secret qu’à celui qui n’a pas cherché à le deviner. » Dit-il tout en baissant ses pupilles regardant le fond de son verre.
C’est une bonne explication. Mais à vrai dire, je ne suis pas du genre à apprendre, ou à connaître, ni à chercher quoi que ce soit des personnes qui m’entourent. A penser que je ne suis qu’un égoïste ? Peut-être. Mais, je n’aime pas m’embêter avec des détails insignifiants, comme celui-là.
Je me lève soupirant de mécontentement. J’attrape ma veste que je ne l’enfile pas car j’ai bien trop chaud à cause de tout cet alcool que je viens de boire. Je me rapproche de la porte et j’entends Yvan me rejoindre.
« Tu t’en vas déjà ? » Me demande-t-il.
Pourquoi me pose t-il la question si ça se voit ? Je me retourne vers lui, et je plonge mes pupilles sombres dans le vert foncé d’Yvan.
« Dire le secret d’autrui est une trahison, dire le sien est une sottise. » Lui dis-je avant de saisir la poignet.
Mais je me sens tiré vers l’arrière, tombant fesses sur le sol froid. Je n’ai pas le temps de crier, ni de le repousser, j’ai juste le temps d’être surpris. Yvan se trouve à califourchon sur moi, ses mains agrippant mon col et sa bouche sur la mienne, il plisse ses yeux si fort que des petites rides d’expressions naissent sur ses tempes. Au bout d’un moment, il lâche ma bouche, il me regarde, je le regarde, qui doit parler le premier ?
« Heu… Qu’est ce que… » Dis-je, enfin, ce que j’ai essayé de dire, car, là, sa bouche s’est recollée à la mienne, insistante. Mais cette fois-ci, il glisse sa langue entre mes lèvres. Depuis que je suis né, c’est bien la première fois que je ne sais pas comment réagir.
Ses mains ont lâché mon col pour venir attraper mon visage, je peux sentir le bout de ses doigts se perdrent dans mes cheveux. Pourquoi donc je ne le repousse pas ? Pourquoi je me laisse faire si facilement ? Pourquoi son baiser me rend prisonnier de tout acte ? Pourquoi mes mains sont en train d’entourer sa taille ? Pourquoi ma langue joue maintenant avec la sienne ? Pourquoi suis-je en train de foncer tête baisser dans une relation qui n’a aucun sens ?
« Les secrets sont des piments sur le bout de la langue. Tôt ou tard ils mettent la bouche en feu. » Dit-il d’une voix encore haletante, ses yeux verts dans les miens si noir.
Du palier, nous nous sommes retrouvés sur son lit, un petit lit d’une place. Yvan est allongé dos au matelas, je suis au dessus de lui. Je n’ai jamais eu de relation sexuelle avec un homme, il est mon premier.
Tout s’embrouille dans ma tête. Yvan glisse ses mains dans mes cheveux noirs, il est tendre, il essaye sûrement de me rassurer ? Ce qui marche. Mon visage retrouve le sien, pour s’échanger baiser sur baiser, tous aussi enflammé les uns que les autres. Pendant ce temps, nos doigts caressent, frôlent le corps de l’autre, nous déshabillant doucement, pour qu’à la fin ma peau bronzée recouvre la peau blanche d’Yvan.
Je ne sais pas si je m’y prendrai bien, je ne sais pas si j’arriverai à lui donner du plaisir. La seule chose que je sais est que je le veux.
J’insère lentement un doigt dans son anus après l’avoir imbiber de ma salive. Je peux sentir les cuisses d’Yvan se contracter et se resserrer autour de ma taille, mais peu de temps après, il s’apaise me souriant. Un second doigt rejoint le premier, je l’entends pousser des gémissements de bien-être, alors je continue en introduisant un troisième. A ce moment là, je sens les mains d’Yvan m’agripper les bras, le regard mouillait, la bouche ouverte, et je peux sentir l’odeur érotique de sa peau.
« Je suis prêt ! Prends-moi ! » Chuchote-t-il.
Cette phrase a eu l’effet d’un aphrodisiaque, je retire lentement mes trois doigts de son intimité. Tout mon corps brûle d’impatiente de le pénétrer, mais, je reste calme, ne voulant en aucun cas lui faire mal. Je commence par lui caresser les tétons, puis à les torturer avec un évident savoir-faire.
Yvan dos sur le lit, la poitrine qui bat à toute allure, a écarté et relevé les cuisses. Il avait glissé ses mains derrière sa tête, ce qui fit cambrer ses reins. Je veux le faire attendre, je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être pour faire augmenter la passion qui venait de s’éveiller entre nous. De ma main gauche, je lui tiens les testicules et les malaxes doucement et de l’autre main, je lui cajole la croupe, insinuant parfois un doigt entre ses fesses jusqu’à son anus.
« Prends- moi ! » Yvan penche la tête sur le côté pour me regarder du coin des yeux, les joues rougissantes.
Comme si je ne désire que ça, cette voix suppliante. Je guide mon beau membre entre ses fesses et quand le gland pénètre le trou, je ne peux réprimer un frisson de plaisir. Puis, je m’enfonce complètement en lui, exigeant le corps tout entier d’Yvan, mes reins se creusent d’impatience tout en lâchant des cris amers de plaisir, ou alors étaient-ce ceux d’Yvan ?
Un rythme régulier, des cris, empoignant les hanches d’Yvan pour le pénétrer au maximum. Un instant, nos reins à tous les deux se mirent à ondoyer en cadence, le plaisir ne pouvait plus être retenu. La jouissance éclate presque simultanément dans nos bouches, celui d’Yvan bizarrement grave, le mien scandé par de profonds soupirs.
Je m’écroule sur son corps.
« Ton secret est bien gardé. » Dis-je la voix essoufflée.
Yvan me regarde, il me sourit, me serre dans ses bras avant de sombrer dans un sommeil profond, où je ne mets pas longtemps à le rejoindre.
Le lendemain, je me réveille doucement, je baille, je m’étire tout en ouvrant peu à peu les yeux. Je suis dans mon appartement, dans mon lit et seul. Ce n’était donc qu’un rêve ? Je passe ma main sur mon visage, glissant de mon front jusqu’à mon menton.
« Un rêve qui deviendra mon secret. » Je souris en regardant la porte d’entrée.
Je me lève du lit, je ne marche pas bien droit jusqu’à la porte. Je l’ouvre pour y voir Yvan avec un grand sourire.
« J’apporte le petit déjeuner ! » Dit-il joyeusement en me bousculant presque pour rentrer.
Je me rends compte jour après jour que je suis amoureux, que je tombe éperdument amoureux de lui. Mes rêves sont même rempli de lui, de ce garçon nonchalant, joyeux, innocent.
On s’assit autour de la table basse, Yvan mange un pain au chocolat, et moi j’ai juste envie de croquer sa bouche.
« Yvan… » Il me regarde, me sourit, « J’ai un secret à t’avouer. »
Il lâche sa gourmandise et me tient la main, les yeux grand ouvert, signifiant que je pouvais lui faire totalement confiance.
« Je t’aime. »
Ce n’est pas si dur d’avouer ses sentiments, le plus dur c’est d’attendre la réponse. Ses mains sont toujours dans la mienne, son regard fixe le mien, et sa bouche ouverte n’arrive à n’émettre aucun son. Moi… Moi je n’ai pas pu m’empêcher de l’embrasser et d’admirer ses yeux en train de se fermer.
~ Fin
2 commentaires:
Histoire très mignonne mais qui pourrait être un peu plus développée et surtout ... Corrigée !
Merci
Hi thankks for posting this
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