17 avril 2009

Secrétaire "Modèle" - Chapitre 1

Premier jour de ma vie de salarié et déjà en retard J’étais pourtant certain d’avoir réglé ce foutu réveil, mais apparemment, il n’en avait rien été ! Et me voilà, en train de courir comme un déjanté afin de n’avoir « qu’un » quart d’heure de retard.

Pourvu que je ne me fasse pas virer dès le premier jour ! Déjà que d’avoir décroché ce job est quasiment un miracle : quand j’ai reçu la réponse suite à l’entretien, j’ai vraiment cru à une erreur : secrétaire particulier du PDG d’une des plus grosses entreprises de la ville, alors que je n’ai aucune expérience professionnelle dans ce domaine et que je sors à peine d’une formation ! Déjà lors de l’entretien, je ne me sentais pas vraiment à ma place : tous les autres candidats me semblaient bien plus mûrs et expérimentés, alors je m’attendais à la lettre de base « Nous avons bien étudié votre candidature…Malheureusement vous ne correspondez pas au profil recherché…Bonne chance dans vos futures recherches… » si bien que j’ai relu au moins une dizaine de fois la lettre me fixant le rendez-vous afin de remplir les formalités administratives ! Rendez-vous, entre parenthèses, où je vais vraiment arriver à la bourre ! Quand je pense que je leur aie dit que l’une de mes principales qualités était la ponctualité !

Enfin, j’arrive devant l’immeuble : je me précipite vers l’accueil et me présente : une jolie jeune femme me reçoit et téléphone afin de prévenir son responsable de mon arrivée, tout en me faisant un sourire rassurant.

-Monsieur Daroy va vous recevoir dans quelques instants, monsieur Milran : veuillez patienter dans le salon d’attente, je vous prie.

Ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais après ma course effrénée, je ne dois pas être très présentable. Je lui demande donc la direction des toilettes qu’elle m’indique sans se départir de son air aimable. J’espère que tous mes futurs collègues (enfin, si je ne me fais pas viré à cause de mon retard) seront comme elle !

Dans le miroir, je fais l’inventaire de mon apparence : je passe ma main dans mes cheveux bruns, essayant désespérément de domestiquer mon épi qui ne veut pas se laisser faire malgré mes efforts. Je resserre mon nœud de cravate et observe attentivement mon visage : le froid de décembre a rougit mes joues, mais le reste de mon visage est d’une pâleur de cadavre, et j’ai des cernes sous mes yeux verts : je manque de sommeil, et depuis un sacré bout de temps, depuis…l’accident. Non, il ne faut pas que j’y repense, cela ne sert à rien, c’est le passé et rien ne pourra jamais le changer…
Inconsciemment, je tâte mon bras, là où se situe ma cicatrice : j’ai mal, même si je sais que c’est plus une douleur psychologique que physique…je doute qu’elle disparaisse un jour…

Reprenant mes esprits, je retourne vers l’accueil : le responsable n’étant toujours pas là, j’en profite pour me détendre un peu et présenter des excuses acceptables pour expliquer mon retard. La jeune femme, qui était au téléphone quand je suis revenu dans le salon d’attente, se tourne vers moi sitôt l’appel terminé.

-Monsieur Milran ?
-Oui ?
-Monsieur Daroy étant très occupé, il vous demande de le rejoindre dans son bureau, au troisième étage, la porte à gauche de l’ascenseur.
-Merci.

Le cœur battant , je me dirige vers l’ascenseur, tout en jetant un dernier coup d’œil à la jeune femme de l’accueil qui me sourit encore, un sourire qui semble me souhaiter « bonne chance », ce qui me ragaillardit un peu et c’est d’un pas plus léger que je me rends vers le bureau où m’attend « Monsieur Daroy »

Aucun commentaire: